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Les bonnes pratiques de la pêche en mer

Spectateur privilégié du monde aquatique, le pêcheur doit participer à la protection du milieu. Il est à même de prendre en considération la fragilité du milieu marin en sélectionnant ses prises et en adaptant sa pratique aux espèces pêchées.

Tailles et saisons à respecter

A chaque espèce de poisson correspond une taille de capture réglementaire et une saisonnalité à respecter. La réglementation peut également varier selon les régions. Au-delà de cette réglementation, en tant que pêcheur amateur et sportif, la protection et le renouvellement de la ressource halieutique sont essentiels. Il est donc primordial de respecter les périodes de reproduction des espèces et une taille de capture en phase avec la maturité sexuelle du poisson.

Il n’est par exemple pas interdit, en France, de pêcher et de prélever du bar en dessous du 48ème parallèle tout au long de l’année. Pour autant, cette espèce est en pleine période du frai (période de reproduction) de début janvier à fin mars. La taille légale de capture de 42 cm est également la limite basse pour garantir que le poisson ait eu le temps de se reproduire. Le bar est une espèce à croissance lente, ainsi, un spécimen de 42 cm est âgé de 6 à 7 ans. Il est donc essentiel de les laisser se reproduire en protégeant les frayères (zones de regroupement des poissons pour se reproduire ou féconder les œufs). Chaque année, plus d’une centaine de tonnes de bars pêchés sur les frayères finissent sur les étals des poissonneries.

 

Zone de pêche spécifique

Il n’existe pas réellement de zone de pêche spécifique, cependant il est indispensable de respecter les zones protégées où la pêche est interdite (informations présentes sur les cartes SHOM ou les cartographies des GPS embarqués).
Chaque espèce vit dans un habitat spécifique, il est donc intéressant de cibler certaines zones pour la pêche. Suivant les espèces, il faut ainsi privilégier les fonds rocheux, les fonds sablonneux ou les bordures de parcs à huîtres et également s’intéresser au courant.

 

La pratique du No-Kill

Le No-Kill est une pratique héritée des Etats-Unis au milieu du siècle dernier. Cette pratique, imposée dans la majorité des compétitions de pêche sportive, consiste à relâcher le poisson dans les meilleures conditions. On parle aussi de catch and release. Il est important de préciser que lorsque le poisson ne fait pas la taille réglementaire, la remise à l’eau n’est pas une option. En France, les pêcheurs de carpe et les pêcheurs à la mouche sont les pratiquants les plus actifs.

Afin de maximiser les chances de survie du poisson, il faut respecter quelques recommandations :

  • Manipuler le poisson avec grande précaution (sans toucher les ouïes et les parties molles du corps comme le ventre) et avec les mains humidifiées,
  • Ne pas laisser trop longtemps le poisson hors de l’eau, l’utilisation d’une épuisette est alors efficace,
  • Éviter de poser le poisson sur des surfaces qui risquent d’affecter sa peau et donc le mucus protecteur,
  • Remplacer les hameçons triples des poissons nageurs par des hameçons simples pour limiter les blessures,
  • Éviter de pêcher les poissons trop en profondeur (supérieure à 15/20m) pour éviter les accidents de décompression. Une technique précise consiste à utiliser une aiguille de seringue pour dégonfler la vessie natatoire d’un poisson qui serait remonté trop vite.

 

Au-delà de la pratique, le No-Kill est un véritable état d’esprit. Le prélèvement raisonné et sélectif n’est pas incompatible avec l’esprit No-Kill.

 

Matériel de sécurité recommandé

En plus du matériel de sécurité obligatoire, il faut penser à vérifier les équipements suivants : fusées, extincteurs, lampe torche et radeau de sauvetage. Le port du gilet est également primordial. Les gilets auto-gonflants apportent maintenant beaucoup de confort au pêcheur. Posséder une VHF et/ou un téléphone portable est également indispensable afin de pouvoir contacter les secours en cas d’avarie.