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Eaux grises en bateau : comment éviter la pollution en mer ?

Voici quelques conseils pour limiter la dégradation de la mer avec les eaux grises générées en bateau.

À propos des eaux grises

Les eaux grises sont les eaux utilisées à bord d’un bateau pour la vaisselle, la douche, le nettoyage du pont… Ces eaux contiennent des produits d’entretien (liquide vaisselle, détergent, lessive).

Contrairement à un usage domestique, où ces eaux sont le plus souvent acheminées vers une station d’épuration pour éliminer les résidus de ces produits, les eaux grises d’un bateau sont, dans la grande majorité des cas, rejetées directement à la mer (sauf sur certaines unités, généralement de grande taille, équipées d’un système de traitement).

Or, depuis la surface jusqu’aux fonds marins, ces eaux grises peuvent agresser les milieux et les espèces qui y vivent. Ces problèmes sont particulièrement marqués dans les zones de mouillage protégées et très fréquentées (fond de baie, calanque).

Quels sont les problèmes occasionnés ?

  • Les tensio-actifs (agents nettoyants du produit) moussent en surface et limitent les échanges gazeux entre l’air et l’eau. Ils se dégradent moins vite lorsqu’ils sont d’origine pétrochimique en comparaison de tensio-actifs d’origine végétale entièrement biodégradables (coprah, huile palmiste, bases céréalières et sucrières). Ces produits, accumulés dans le sédiment, contaminent les racines, les rhizomes et les feuilles de posidonie. À des doses importantes, ils diminuent la photosynthèse de la plante et peuvent altérer les tissus et la forme des feuilles.
  • Les principes actifs qui améliorent l’efficacité des agents nettoyants (phosphates, nitrates et substituts) favorisent l’eutrophisation de l’eau. Certains adjuvants (parfums de synthèses, colorants, azurants optiques, agents moussants) sont allergisants voire cancérigènes.

Les conseils de la campagne Ecogestes Méditerranée

Il n’y a pas de produit d’entretien complètement anodin. Dans tous les cas, limiter leur utilisation (fréquence, quantité), même pour les plus respectueux. Parfois de l’eau douce suffit (voire de l’eau de mer).

Décrypter les étiquettes et s’intéresser à la composition du produit, pour choisir des produits issus de matières premières végétales.

Utiliser prioritairement les douches, lavabos et sanitaires du port.

Attention aux mentions non officielles comme « préserve l’environnement », « le choix de la nature », qui ne donnent aucune garantie, contrairement aux produits éco-labellisés.

 

Article rédigé en partenariat avec le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) des Iles de Lérins.