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Bien mouiller son ancre

Vous avez préparé votre navigation, fait route vers la crique de vos rêves, et vous voilà maintenant à l’heure du pique nique… Quoi de mieux qu’un mouillage isolé et protégé pour déjeuner et profiter du paysage ?

Avant cela, rappelons quelques points essentiels pour bien mouiller son ancre, en sécurité et sans abimer nos fonds marins.

Comment mouiller son ancre ?

On mouille son ancre pour pouvoir profiter du paysage, pour prendre une pause, pour dormir ou encore pour passer du temps à l’eau et se baigner… Mais il n’a jamais été question de se mettre au mouillage pour se causer du souci. Il convient donc de respecter quelques règles d’usage afin de pouvoir confier son bateau à cette ancre au fond de l’eau.

Pendant les manœuvres, un bon capitaine doit dire ce qu’il va faire et faire ce qu’il a dit !

Que cela soit pour un bateau à moteur ou un voilier, il sera préférable d’aborder un mouillage à 90° de la côte en ayant bien identifié un point de repère fixe et en pensant à la position du soleil par rapport à votre direction, les fonds sont plus visibles avec le soleil dans le dos.

 

Ensuite vous pourrez procéder à un mouillage en 5 étapes.

  1. Parer à mouiller : face au vent et au point de mouillage, un équipier sort l’ancre de la baille à mouillage et l’installe dans le davier. Il la laisse pendre à la verticale de l’étrave sans la laisser trainer dans l’eau.
    Attention, c’est à ce moment que l’ancre peut venir meurtrir le gelcoat de l’étrave.
  2. Mouiller : après avoir identifié le fond marin, si identifiable il est, le bateau est immobilisé et sur ordre du barreur, l’équipier en charge de l’ancre laisse filer la chaine pour y poser l’ancre au fond. À cette étape l’équipier doit avertir le barreur dès lors que l’ancre est posée au fond et que l’étrave est à pic = à la verticale de l’ancre.
    Pendant que l’équipier laisse dérouler la chaine pour atteindre le fond, le barreur doit garder un mouvement d’avant et face au vent, assez fort pour ne pas reculer et assez peu pour ne pas passer en avant du point de mouillage.
    Attention, c’est à ce moment que l’équipier doit calculer le nombre de mètres de chaine qu’il a envoyé pour toucher le fond. Ne vous fiez pas uniquement à votre sondeur.
  3. Laisser filer : le barreur laisse le bateau reculer (si vent faible à moyen) ou met de la marche arrière (si vent faible à nul) afin que le mouillage ne soit pas un tas de chaine posé au fond. Pour qu’il tienne bien, la chaine doit être déroulée à plat au fur et à mesure que le bateau recule. L’équipier laisse filer la chaine jusqu’à ce que l’ancre prenne au fond et que vous « fassiez tête ».
  4. Faire tête : l’équipier bloque alors le mouillage afin que le bateau tire dessus et que l’ancre, par la force exercée par le bateau avec son mouvement vers l’arrière, s’enfouisse et s’accroche.
  5. Régler la longueur de chaine : la distance qui sépare votre bateau au point de mouillage est fixe, l’ancre est prise. Remettez le bateau dans l’axe face au vent et à votre point de mouillage et dérouler 3 fois la profondeur (ou longueur mouillée à pic) majorée de la hauteur du davier par rapport à l’eau.

 

Enfin, profitez du moment et pensez à fermer votre bateau lorsque vous quittez le bord, à ne pas laisser pas d’objets de valeur visibles et à remonter votre annexe sur le pont pendant la nuit au mouillage.

Afin de favoriser votre ancrage dans le sable et sécuriser votre mouillage, nous vous invitons à utiliser un dispositif stop-ancre, fixe (STAF, pour les bateaux de plus de 7m et yachts) et stop-ancre repliable (STAR, pour les petits bateaux, annexes de yachts, jet-skis et kayaks).

 

En utilisant « stop-ancre » vous :

  • facilitez votre mouillage, surtout pour les petites embarcations,
  • sécurisez votre mouillage par la diminution du risque de dérive,
  • permettez de diminuer la taille et le poids de l’ancre, ce qui est très approprié pour les gros navires.

Mouiller son ancre en éco-plaisancier

Il vous est déjà peut-être arrivé de ne pas réussir à mouiller votre ancre car celle-ci ne n’accrochait pas, ou bien, avez-vous déjà remonté une ancre pleine « d’algues »… Ce n’est pas normal !
Les zones de mouillage sont souvent dévastées, abimées par des plaisanciers peu soucieux.

Logo Ecogestes Méditerranée
Afin d’éviter ces situations et de sensibiliser les plaisanciers, APRIL Marine soutient la campagne Écogestes Méditerranée. Coordonnée par le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) des Iles de Lérins, la campagne Écogestes Méditerranée se déroule dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais les bonnes pratiques sont vraies pour l’ensemble du littoral.

L’objectif est d’amener les usagers du littoral à adopter des gestes respectueux de l’environnement.

Afin de préserver les fonds marins, nous vous invitons à être plus vigilants et attentifs à la zone sur laquelle vous souhaitez mouiller votre ancre.
Rappelons que mouiller une ancre restera, par principe, une action qui détériore notre environnement.
Il existe des façons de faire qui sont à la portée de tout le monde : choisissez votre zone de mouillage en fonction de la nature du fond et viser une zone sableuse qui aura en plus une meilleure accroche. Cette dernière sera facilement identifiable depuis la surface car plus claire.

Il se peut que parfois vous n’ayez d’autre choix que de vous ancrer ailleurs que dans du sable, dans la posidonie par exemple. À ce moment-là, la manière de relever l’ancre est primordiale : il est très important de toujours relever l’ancre à l’aplomb du bateau, le mieux étant de le faire avec un orin. Ce geste pratique permet non seulement de gagner en efficacité mais également de limiter le labourage de l’ancre sur les fonds.

Les herbiers de Posidonie ne sont pas toujours bien connus. Il s’agit pourtant d’une espèce protégée qui doit être préservée par les plaisanciers et qui est souvent la victime de mouillages abusifs et de plaisanciers non-aguerris à ce sujet. La posidonie est une plante marine classée espèce protégée depuis 1988. C’est un maillon essentiel de la vie marine.

 

Le saviez-vous ?
Il est conseillé de mouiller une longueur de chaîne de 3 fois la hauteur d’eau. En effet, c’est le poids de la chaîne qui permet au bateau de rester au mouillage et non le fait de s’accrocher à un rocher ou à la posidonie.