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Comment éviter la chute à la mer ?

La chute à la mer peut survenir n’importe quand. Cependant, si vous respectez les règles de sécurité, vous minimiserez les risques que cela arrive ou du moins, les risques qui en découlent.

Quelques données chiffrées

La chute à la mer est la principale cause de décès en mer, bien avant la plongée sous-marine. En 2016, on comptait 22 « hommes à la mer » sur 53 décès dans le bilan statistique de la SNSM, et 13 parmi les 29 disparus.
D’après un décompte d’un chargé de prévention de la SNSM, seulement 8% des plaisanciers portent un gilet en moyenne, 42 % chez les enfants. Seuls les écoles de voile et conducteurs de jet-skis sont exemplaires (gilet obligatoire au-delà de 300 mètres des côtes).
Le gilet est moins porté en Méditerranée (2,5 % en région PACA) qu’en Bretagne (30 %), même si la température de l’eau n’est pas la même.

Quelques bons conseils pour éviter la chute à la mer

  • Portez systématiquement un gilet de sauvetage avant de monter sur les pontons, le bateau ou dans l’annexe pour aller jusqu’au bateau.
  • De nuit, le gilet s’impose avec signalisation lumineuse obligatoire sur tous les gilets, flash-light ou bâton de cyalume (il permet de signaler un homme à la mer pendant près de 12 heures).
  • Tenez-vous en permanence à quelque chose de solide.
  • Vérifiez régulièrement l’état des lignes de vie, des points de fixations et du harnais. Les lignes de vie souvent en sangle, s’usent et de détériorent avec les rayons ultraviolets. Il faut idéalement les garder pendant 5 ans maximum avant de les changer, voir les changer tous les 2 ans sur un bateau qui navigue beaucoup et n’est pas rentré l’hiver.
  • Capelez donc harnais et gilet de sauvetage lorsque le temps forcit et systématiquement la nuit.
  • Portez des chaussures à semelles antidérapantes.
  • Déplacez-vous jambes souples et le corps penché vers le centre du bateau.
  • Anticipez les mouvements du bateau en regardant la mer autour de vous. Le vent arrière est très trompeur, notamment sous spi, il est nécessaire d’être très vigilant en manœuvrant.
  • Ne courez-pas sur le pont.
  • Equipez le tour du bateau de filets de protection, surtout si des enfants sont à bord.
  • Vous naviguez seul ? Pour aller relever un casier, trainer une ligne ou encore essayer une nouvelle voile… Multipliez les précautions, notamment avec le coupe-contact précieux pour que le monteur s’arrête. Seul à la barre ou sous pilote automatique (particulièrement dangereux à la voile), laissez un traînard de sécurité d’environ 60 mètres flottant à l’arrière du bateau et un flotteur très visible au bout. Equipez-vous dans votre poche d’un téléphone portable ou d’une VHF étanche.
  • N’urinez pas à l’extérieur sans être amarré.
  • Ne plongez jamais en mer sans laisser une personne compétente à bord et sans la présence d’une échelle pour remonter.

En cas d’homme à la mer…

Si quelqu’un tombe à la mer, une personne à bord du bateau doit être immédiatement désignée pour ne pas perdre de vue la personne tombée à la mer qui s’éloigne dans la houle. Lancez à l’eau la perche de signalisation ou la bouée fer à cheval (ne faites pas de nœuds pour l’attacher au bateau), elles vont aider à visualiser et revenir sur l’homme à la mer. Une balise AIS peut être très utile dans ce genre de situation.
Une autre personne à bord doit prendre le temps d’appeler les secours, le CROSS par radio ou le 196 par téléphone, pour signaler la situation même si elle semble gérable (précisez-le dans votre message).

Astuces : le miroir de signalisation dans la poche du ciré, taper des bras en soulevant l’écume, porter des vêtements et un gilet de sauvetage de couleur.

Pour récupérer l’homme à la mer, réfléchissez à la manière de procéder, en tenant compte du vent, de la dérive, du courant et de l’hélice du moteur qui peut blesser. N’hésitez pas à vous entrainer avec un mannequin ou objet flottant, car remonter quelqu’un à bord du bateau peut s’avérer être une manœuvre bien difficile, surtout si la personne est inconsciente ou en hypothermie. Votre bateau doit absolument être équipé d’une échelle de bain ou à minima d’une échelle souple en vente chez les shipchandlers. Avant de hisser la personne à bord, le bateau doit être complètement à l’arrêt, idéalement au moteur avec les voiles affalées. L’utilisation d’un harnais flottant équipé d’un long filin flottant est fortement recommandée, Sur un voilier, il permet de remonter un homme à la mer conscient, avec une drisse. Même pour les sauveteurs entraînés, la manœuvre est loin d’être facile. Alors si l’accident se produit, alertez les secours. Même si vous avez retrouvé votre équipier, vous pourriez avoir du mal à le remonter sans les secours.

Article rédigé en partenariat avec la SNSM.

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